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Au fil des rues...

Les maisons à pans de bois

Les maisons à pans de bois, regroupées principalement le long de l’axe majeur de la ville ancienne, la rue haute, aujourd’hui rue Jean-Jacques Rousseau et rue Voltaire, sont une des richesses du patrimoine de Chinon. La ville semble avoir été épargnée par les grands feux qui ont détruits ailleurs les maisons médiévales : beaucoup de ces maisons pourraient donc remonter au 15ème, voire au 14ème siècle. Les plus grandes sont situées sur les carrefours stratégiques. Au « Grand carroi », cœur de la ville-fort où se croisent la rue haute, la rue Jeanne d’Arc montant à la forteresse et la rue du grand carroi descendant au pont, on trouve par exemple la Maison rouge, qui abrita jusqu’à 3 échoppes en rez-de-chaussée, la Maison bleue, recouverte d’ardoise et la Maison aux engoulants, ornée de têtes de loup.

Au « carrefour du puits des bans », où se croisent la rue haute, la rue du puits des bans et la rue Marceau, deux grandes maisons en pans de bois à losanges se font face, l’une avec des encorbellements (étage supérieur construit en surplomb par rapport à l’étage inférieur) particulièrement marqués. 

Les hôtels particuliers

Dès le Moyen-Age, les nobles et les officiers royaux se font construire de grands logis en pierre en contrebas de la forteresse. Les hôtels particuliers du 15ème siècle se distinguent par leur plan en L autour d’une cour ouvrant sur la rue, leur escalier à vis logés dans une tourelle en saillie à l’angle des bâtiments. On en trouve de beaux exemples rue du Docteur Gendron, rue du Grenier à sel et place Saint-Maurice. 

Au 16ème siècle, les hôtels particuliers médiévaux sont remodelés au goût de la Renaissance : les escaliers sont englobés à l’intérieur des bâtiments, tandis que les tourelles en encorbellement apparaissent sur les façades. Les encadrements de fenêtres et les lucarnes se parent de pilastres et de frontons. C’est encore dans la rue haute, vers l’ouest (rue Voltaire ou Haute Saint-Maurice) qu’on trouve les plus beaux exemples : Maîtrise des Eaux et Forêts, hôtel Bodard de la Jacopière, hôtel Poirier de Beauvais…

Aux 17ème-18ème siècles, les hôtels particuliers construits sont remarquables par l’agrandissement des fenêtres, l’apparition de balcons en fer forgé, les grands escaliers d’honneur : hôtel du Gouverneur, hôtel Torterue de Langardière…

Enfin au 19ème siècle, l’activité constructrice se déplace vers les quais, axe de circulation nouvellement créé, avec de beaux immeubles et hôtels particuliers néo-classiques, quai Charles VII, ou plus pittoresques, quai Jeanne d’Arc. 

Le quartier des chanoines

A l’est du centre-ville, un quartier spécialisé se développe autour de la collégiale Saint-Mexme. Une collégiale est une église desservie par des chanoines, religieux astreints à la prière en commun, comme les moines, mais qui habitent des maisons individuelles, construites par nécessité à proximité immédiate de l’église mère. Ainsi, on trouve de très belles demeures de chanoines autour de la place Saint-Mexme et dans les rues avoisinantes, rue Diderot, rue Hoche et rue de Buffon. Ces maisons à la décoration soignée, construites en tuffeau, possèdent aussi des jardins qui, surgissant derrière des murets de pierre, concourent puissamment au charme du quartier.